Gurvan Le Guellec

Vingt ans après les émeutes de 2005 qui avait débuté à Clichy-sous-Bois après la mort de Bouna Traoré et Zyed Benna, Luc Bronner, grand reporter au « Monde », a publié au printemps un livre-enquête qui invite à sortir de « l’angélisme sécuritaire » pour mieux répondre aux problématiques des quartiers populaires. Il en va, selon lui, de la survie de notre démocratie.

Professeur de mathématiques en lycée général et technologique au Canet-en-Roussillon, et surtout référent numérique départemental des Pyrénées-Orientales, Sébastien Latour essaie d’« acculturer » peu à peu ses collègues à l’intelligence artificielle, convaincu qu’elle peut offrir plus et mieux aux élèves. Mais les résistances sont fortes.

Professeur de philosophie dans un lycée général et technologique à Montauban (Tarn-et-Garonne), Julien Cueille, 57 ans, se débat avec ses élèves, pour la plupart d’origine populaire, pour qu’ils gardent confiance en leur sagacité. Et, plus largement, dans les capacités humaines face à la machine. Un pari loin d’être gagné.

Professeure d’histoire-géographie en lycée général et technologique à Dijon et militante syndicale au SNES-FSU, Amélie Hart, 48 ans, alerte sur le rapport bénéfice-risque « calamiteux » selon elle, de l’intelligence artificielle en matière éducative. Et milite pour une école émancipatrice, 100 % sans IA, poussant les élèves à retrouver le goût de l’effort, de la curiosité et de la gratuité.

Passionné de longue date par l’innovation numérique, Thomas, professeur d’histoire-géographie dans un lycée de grande banlieue parisienne, s’est emparé de l’intelligence artificielle pour son usage propre et pour faire progresser ses élèves. Un usage qu’il veut « vigilant » mais néanmoins « enthousiaste ».

Convaincu par les opportunités offertes par l’intelligence artificielle, Jean-Louis, professeur d’anglais en lycée général à Bourg-Saint-Maurice (Savoie), mesure toutefois déjà ses conséquences délétères sur le rapport au savoir de nombreux élèves.

Alors que la « coéducation » est inscrite dans la loi depuis 2013, jamais les relations entre l’école et les familles n’ont été aussi tendues. Des enseignants tentent pourtant de restaurer un dialogue serein et constructif avec les parents. Avec succès.

Les études de médecine et santé sont les plus demandées par les néobacheliers sur Parcoursup. Mais la concurrence est rude et le système opaque. Et, pour cause, les taux de réussite au redoutable concours d’entrée en deuxième année, bien cachés par le ministère et les universités, diffèrent fortement d’une filière et d’un établissement à l’autre. Le Nouvel Obs » les révèle dans son classement exclusif des meilleures universités, au global et par filière LAS ou Pass.

Qui contrôlait, et qui contrôle aujourd’hui, les agissements des personnels de l’enseignement public et de l’enseignement privé sous contrat ? Pas grand monde… L’affaire Bétharram révèle le déni du droit (de l’enfant) au sein de l’école française. Et l’inquiétante impunité qu’il génère.

Alors que la journaliste Claire Marchal publie un livre choc sur Galileo, leader français de l’enseignement supérieur privé lucratif, nous avons enquêté sur cette industrie éducative en plein boom. Depuis dix ans, elle enrichit fonds d’investissement et grandes fortunes, au détriment des étudiants, de leurs familles, et des comptes de l’Etat.